Le jardin aux oliviers de Piort
En évoquant la ville de Grasse dans mon entourage, immédiatement en retour, j’entends la ville aux parfums ; Il est vrai que l’espace floral est prégnant et s’impose avec ses jardins et ses restanques. Les oliviers centenaires inscrivent une figure grave et poétique au paysage vallonné ; ils m’ont littéralement saisi ; en contre bas, coincée entre la pénétrante (voie rapide) et un centre équestre, j’ai découvert la propriété de Pierre. Depuis des années il cultive les lys de la madone « Lilium-candidum ». Un jeudi matin, après un léger givre, je me suis laissé guider parmi ses oliviers. La morsure du temps, par sublime folie, a gravé dans leurs écorces d’infimes changements, et par répétitions successives a fini par ouvrir, des espaces vides, béants. Ces espaces de souffrances, que les étés trop chauds et les hivers trop rudes, ont transformés par une silencieuse agressivité représentaient devant mes yeux le souffle de leur croissance. Ils souffrent, comme nous, ainsi le passage du temps dénude et se contemple librement au-delà des éclats des restanques couchées sur l’argileuse terre. Aujourd’hui, une clarté fourmillante se faufile, et fait de ses troncs, porteurs du fruit de la paix, un paysage robuste et frêle en même temps.
Janvier 2024